Peut-on tomber enceinte si l’on est déjà enceinte et le résultat serait-il des jumeaux ? Le terme utilisé pour décrire cette situation est « superfétation ». Les bébés sont considérés comme un type inhabituel de gémellité.
La superfétation est la formation d’un fœtus alors qu’un autre fœtus est déjà présent dans l’utérus. Il s’agit essentiellement d’une situation où une personne devient enceinte alors qu’elle l’est déjà. On pense qu’il s’agit d’un événement très rare.
1) Qu’est-ce que la superfétation ?
La superfétation se produit lorsqu’une femme déjà enceinte devient enceinte d’un deuxième bébé dont l’âge gestationnel (date de conception) et la date d’accouchement sont différents de ceux du premier bébé.
Chez l’homme, il s’agit d’un phénomène extrêmement rare qui se produit lorsque le corps libère un deuxième ovule alors qu’un embryon s’est déjà implanté dans l’utérus. Ce deuxième ovule est alors fécondé et s’implante, entraînant une deuxième grossesse simultanée. Le nombre très limité de rapports de cas scientifiques de superfétation suggère que les bébés n’ont pas plus de quelques semaines d’écart d’âge.
Remarque importante : les bébés conçus par superfétation ne sont pas des jumeaux. Il s’agit de deux grossesses distinctes. (C’est pourquoi la superfétation ne doit pas être confondue avec la superfécondation, qui se produit lorsque deux ovules libérés au cours du même cycle sont fécondés à des moments différents par deux pères différents).
2) Comment la superfétation se produit-elle ?
Chez l’homme, une grossesse survient lorsqu’un ovule (œuf) est fécondé par un spermatozoïde. L’ovule fécondé s’implante ensuite dans l’utérus de la femme. Pour qu’il y ait superfétation, il faut qu’un autre ovule complètement différent soit fécondé puis implanté séparément dans l’utérus.
A. Pour que cela se produise, trois événements très improbables doivent se produire :
1. L’ovulation (libération d’un ovule par un ovaire) pendant une grossesse en cours. Ceci est incroyablement improbable car les hormones libérées pendant la grossesse ont pour fonction d’empêcher toute nouvelle ovulation.
2. Le deuxième ovule doit être fécondé par un spermatozoïde. C’est également peu probable, car une fois qu’une femme est enceinte, son col de l’utérus forme un bouchon de mucus qui bloque le passage des spermatozoïdes. Ce bouchon de mucus est le résultat de l’élévation des hormones produites pendant la grossesse.
3. L’ovule fécondé doit s’implanter dans un utérus déjà enceinte. Cela est difficile car l’implantation nécessite la libération de certaines hormones qui ne seraient pas libérées si la femme était déjà enceinte. Il y a aussi la question de l’espace suffisant pour un autre embryon.
Les chances que ces trois événements improbables se produisent simultanément semblent presque impossibles.
C’est pourquoi, parmi les quelques cas de superfétation potentielle rapportés dans la littérature médicale, la plupart ont été observés chez des femmes subissant des traitements de fertilité.
3) Y a-t-il des complications à la superfétation ?
Si les deux fœtus sont à des stades de gestation très différents, le plus jeune risque d’être mis au monde prématurément. Comme il y a un taux plus élevé de jumeaux nés à moins de 37 semaines, cela augmente le risque pour le jumeau le plus jeune.
La plupart des cas vérifiés concernent des jumeaux qui n’ont que 10 jours à trois semaines d’écart, et les cas signalés ont généralement été mis au monde en toute sécurité.
A. Une naissance prématurée expose le bébé à un risque plus élevé de problèmes médicaux, comme par exemple :
– difficulté à respirer
– faible poids à la naissance
– des problèmes de mouvement et de coordination
– des difficultés à s’alimenter
– hémorragie cérébrale, ou saignement dans le cerveau
– le syndrome de détresse respiratoire néonatal, un trouble respiratoire causé par des poumons insuffisamment développés.

4) Conclusion
Les cas avérés de superfétation humaine sont rares. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène intéressant, il ne faut pas craindre qu’il se produise pendant votre grossesse.
La superfétation est souvent observée chez d’autres animaux. La possibilité qu’elle se produise naturellement chez l’homme reste controversée. Quelques cas de superfétation ont été rapportés chez des femmes. La plupart avaient subi des techniques de reproduction assistée, comme la fécondation in vitro.