La β-HCG (BHCG) ou hormone chorionique gonadotrope humaine est une hormone produite en grande quantité lors de la grossesse. Elle est souvent appelée simplement HCG. C’est cette hormone qui est détectée lors des tests de grossesse. Dans cet article, nous allons expliquer ce qu’est la BHCG, ses rôles dans le corps humain, et son utilité dans le diagnostic et le suivi de la grossesse.
1) Qu’est-ce que la BHCG ?
La BHCG est une hormone glycoprotéique produite par les cellules trophoblastiques du placenta en développement. Elle est composée de deux sous-unités, α (alpha) et β (bêta). La sous-unité α est similaire à celle de l’hormone lutéinisante (LH), de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et de l’hormone thyréostimulante (TSH). C’est la sous-unité β qui est spécifique à la BHCG et permet de différencier cette hormone des autres hormones glycoprotéiques.
2) Les rôles de la BHCG
A. La BHCG joue un rôle crucial dans le maintien et le développement de la grossesse. Voici quelques-uns de ses rôles principaux :
Maintien du corps jaune
Le corps jaune est une structure temporaire qui se forme après l’ovulation dans les ovaires. Il produit de la progestérone, une hormone essentielle au maintien de la grossesse. La BHCG stimule le corps jaune pour qu’il continue à produire de la progestérone jusqu’à ce que le placenta soit capable de prendre le relais, vers la fin du premier trimestre de grossesse.
Stimulation de la production d’hormones stéroïdiennes
La BHCG favorise la production d’hormones stéroïdiennes par le placenta, notamment la progestérone et les œstrogènes. Ces hormones sont nécessaires pour assurer le bon développement du fœtus et le maintien de la grossesse.
Immunomodulation
La BHCG possède des propriétés immunomodulatrices qui permettent de protéger le fœtus des attaques du système immunitaire maternel. Elle participe ainsi à la création d’un environnement favorable au développement du fœtus.
3) Diagnostic et suivi de la grossesse
La détection de la BHCG est un outil clé pour le diagnostic et le suivi de la grossesse. Les tests de grossesse sont basés sur la détection de cette hormone dans le sang ou les urines.
A. Tests de grossesse
Les tests de grossesse sont conçus pour détecter la présence de la sous-unité β de la BHCG. Il en existe deux types : les tests urinaires et les tests sanguins.
B. Tests urinaires
Les tests urinaires sont les plus couramment utilisés pour détecter une grossesse. Ils sont faciles à réaliser et disponibles sans ordonnance en pharmacie. Ils sont généralement fiables dès le premier jour de retard des règles, bien que certains tests plus sensibles puissent détecter la présence de BHCG quelques jours avant l’arrivée prévue des règles. Les tests urinaires sont basés sur la détection de la sous-unité β de la BHCG dans l’urine. Ils affichent généralement un résultat positif lorsque la concentration de BHCG dépasse un certain seuil, généralement entre 20 et 50 mUI/mL.
C. Tests sanguins
Les tests sanguins sont réalisés en laboratoire et nécessitent une ordonnance médicale. Ils sont plus précis que les tests urinaires et permettent de mesurer la concentration exacte de BHCG dans le sang. Ils peuvent détecter une grossesse dès 8 à 10 jours après la conception. Les résultats sont généralement exprimés en milli-unités internationales par millilitre (mUI/mL).
D. Suivi de la grossesse
Le dosage de la BHCG dans le sang permet de suivre l’évolution de la grossesse, notamment en cas de complications ou de doutes sur la viabilité de la grossesse.
E. Évolution de la concentration de la BHCG
Au cours des premières semaines de grossesse, la concentration de BHCG dans le sang double généralement toutes les 48 à 72 heures. Cette évolution rapide est un indicateur du bon développement de la grossesse. Si la concentration de BHCG n’augmente pas comme prévu, cela peut être le signe d’un problème, comme une grossesse extra-utérine ou une fausse couche.
F. Dépistage des anomalies chromosomiques
Le dosage de la BHCG fait partie des tests de dépistage des anomalies chromosomiques, comme la trisomie 21. En association avec d’autres marqueurs sériques, comme la protéine PAPP-A et la mesure de la clarté nucale, le dosage de la BHCG permet d’évaluer le risque de certaines anomalies chez le fœtus.
4) La BHCG en dehors de la grossesse
Bien que la BHCG soit principalement associée à la grossesse, il est important de noter que cette hormone peut être présente dans d’autres circonstances. Certaines situations, pathologies et traitements médicaux peuvent entraîner une augmentation des niveaux de BHCG sans grossesse.
A. Variations physiologiques de la BHCG
Chez les femmes non enceintes et chez les hommes, de faibles niveaux de BHCG peuvent être détectés. Ces niveaux peuvent légèrement fluctuer en raison de facteurs tels que le cycle menstruel, l’âge ou certaines affections bénignes.
B. Tumeurs et cancers
Certaines tumeurs et cancers peuvent entraîner une augmentation des niveaux de BHCG. Les tumeurs germinales, qui se développent à partir de cellules germinales (les cellules à l’origine des spermatozoïdes et des ovules), sont particulièrement susceptibles de produire de la BHCG. Les tumeurs germinales peuvent se développer dans les ovaires, les testicules ou d’autres parties du corps. Les cancers trophoblastiques, qui se développent à partir de cellules placentaires, peuvent également augmenter les niveaux de BHCG.
C.: Traitements de fertilité
Certains traitements de fertilité, comme les injections de gonadotrophine chorionique humaine (hCG), peuvent entraîner une augmentation temporaire des niveaux de BHCG. Ces traitements sont utilisés pour stimuler l’ovulation et augmenter les chances de réussite des techniques de procréation médicalement assistée, comme la fécondation in vitro (FIV). Dans ces cas, les tests de grossesse peuvent donner un résultat faussement positif si le test est effectué trop tôt après le traitement.
5) Les tests de grossesse maison
En plus des tests de grossesse urinaires et sanguins disponibles en pharmacie ou en laboratoire, il existe des tests de grossesse maison qui prétendent détecter une grossesse en se basant sur des réactions chimiques avec l’urine. Bien que ces méthodes soient populaires sur Internet, elles ne sont pas considérées comme fiables et ne devraient pas remplacer les tests de grossesse validés scientifiquement.
A. Les tests de grossesse maison les plus courants
Parmi les tests de grossesse maison les plus courants, on trouve :
- Le test du sucre : consiste à ajouter quelques cuillères à café de sucre dans un récipient contenant de l’urine. Si le sucre forme des grumeaux, le test est considéré comme positif.
- Le test du vinaigre : consiste à mélanger de l’urine avec du vinaigre blanc et à observer un changement de couleur ou la formation de bulles.
- Le test du dentifrice : consiste à mélanger de l’urine avec du dentifrice blanc et à observer une réaction, comme un changement de couleur ou la formation de mousse.
B. Fiabilité des tests de grossesse maison
Il est important de souligner que les tests de grossesse maison ne sont pas fiables et ne devraient pas être utilisés pour déterminer si une femme est enceinte ou non. Ces tests ne sont pas basés sur des preuves scientifiques solides et peuvent donner des résultats erronés. Ils ne détectent pas spécifiquement la présence de BHCG dans l’urine, ce qui les rend moins précis et moins fiables que les tests de grossesse urinaires et sanguins validés scientifiquement.
6) Les mythes et les fausses croyances autour de la BHCG
De nombreux mythes et fausses croyances circulent autour de la BHCG et des tests de grossesse. Il est important de démystifier ces idées reçues pour mieux comprendre l’importance de cette hormone dans le diagnostic et le suivi de la grossesse.
A. La BHCG et le sexe du bébé
Un mythe répandu est que le niveau de BHCG peut indiquer le sexe du bébé. En réalité, il n’y a aucune corrélation entre le niveau de BHCG et le sexe du bébé. Le sexe du bébé est déterminé par les chromosomes sexuels (XX pour une fille, XY pour un garçon) et ne peut être déterminé avec certitude qu’à travers des tests génétiques, comme l’amniocentèse ou le dépistage prénatal non invasif (DPNI).
B. La BHCG et les jumeaux
Un autre mythe est que des niveaux élevés de BHCG indiquent une grossesse gémellaire. Bien qu’il soit vrai que les niveaux de BHCG peuvent être plus élevés chez les femmes enceintes de jumeaux ou de multiples, ce n’est pas une règle absolue. De nombreux autres facteurs peuvent influencer les niveaux de BHCG, et la seule façon de confirmer une grossesse gémellaire est par une échographie.
C. La BHCG et la prédiction de la fausse couche
Certaines personnes pensent que des niveaux bas de BHCG peuvent prédire une fausse couche. Si des niveaux de BHCG qui n’augmentent pas comme prévu peuvent être un signe de problème, ce n’est pas une garantie qu’une fausse couche se produira. Chaque grossesse est unique, et les niveaux de BHCG peuvent varier considérablement d’une femme à l’autre. Seul un suivi médical approprié peut aider à déterminer la cause des niveaux de BHCG atypiques.

7) Les limites des tests de BHCG
Malgré leur utilité dans le diagnostic et le suivi de la grossesse, les tests de BHCG ont certaines limites qu’il convient de garder à l’esprit.
A. Les faux positifs et faux négatifs
Les tests de grossesse, qu’ils soient urinaires ou sanguins, peuvent donner des résultats faussement positifs ou négatifs. Un résultat faussement positif peut être dû à des facteurs tels que la présence de BHCG en raison d’un traitement de fertilité, d’une tumeur productrice de BHCG, ou d’une grossesse molaire. Un résultat faussement négatif peut survenir si le test est effectué trop tôt dans la grossesse ou si la concentration de BHCG est trop faible pour être détectée par le test.
B. Les grossesses ectopiques
Une grossesse ectopique est une grossesse qui se développe en dehors de l’utérus, généralement dans une trompe de Fallope. Dans ces cas, les niveaux de BHCG peuvent augmenter, mais souvent à un rythme plus lent que lors d’une grossesse intra-utérine. Les tests de grossesse peuvent détecter la présence de BHCG, mais ils ne peuvent pas déterminer l’emplacement de la grossesse. Une échographie et un suivi médical approprié sont nécessaires pour diagnostiquer une grossesse ectopique.
C. Les grossesses môlaires
Une grossesse môlaire est une complication rare de la grossesse dans laquelle un placenta anormal se développe au lieu d’un fœtus. Les grossesses môlaires sont associées à des niveaux très élevés de BHCG, ce qui peut donner des résultats positifs aux tests de grossesse. Cependant, une échographie est nécessaire pour confirmer le diagnostic de grossesse môlaire. Un suivi médical est essentiel, car les grossesses môlaires peuvent parfois évoluer en tumeurs malignes appelées choriocarcinomes.
8) Conseils pour l’utilisation des tests de grossesse
Afin d’obtenir des résultats fiables lors de l’utilisation des tests de grossesse, il est important de suivre quelques conseils :
- Lisez attentivement les instructions du fabricant et suivez-les scrupuleusement.
- Utilisez un test de grossesse urinaire le matin, lorsque la concentration de BHCG dans l’urine est généralement plus élevée.
- Attendez au moins une semaine après la date prévue de vos règles pour effectuer un test de grossesse urinaire. Les tests sanguins peuvent être effectués plus tôt, environ 8 à 10 jours après la conception.
- Consultez un professionnel de la santé en cas de doute ou si vous présentez des symptômes inhabituels, tels que des douleurs abdominales intenses, des saignements vaginaux anormaux ou des signes de grossesse extra-utérine.
Conclusion
La BHCG est une hormone essentielle au bon déroulement de la grossesse. Elle intervient dans le maintien du corps jaune, la production d’hormones stéroïdiennes et la régulation du système immunitaire maternel. La détection de la BHCG dans le sang ou les urines est à la base des tests de grossesse et permet de suivre l’évolution de la grossesse. En somme, la BHCG est une hormone clé pour le diagnostic, le suivi et le bon développement de la grossesse.